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Chapitre 602 : Le bonheur comme quête de la vie ?


Publié le 12/06/2016 à 17:15:43 par Sheyne

Vivre pour vivre, c'est l'état même des choses. Mais il faut avouer que c'est quand même un peu triste. Certains ont donc besoin d'une quête pour occuper leur temps, pour donner du sens à tout ça. Ainsi, chercher le bonheur ne serait-il pas tout aussi valable que d'essayer d'avoir le plus gros porte-monnaie, le plus d'enfants ou d'amis possible ? En effet, vouloir être véritablement heureux, pour certains, a autant de sens que d'essayer de percer les mystères de la vie par la science ou la religion. N'ont-ils pas raison ?

"Dalaï-lama : Le but de notre vie est d’être heureux."

Le bonheur, cela dit, est-ce réellement quelque chose que l'on cherche ? Peut-on lui courir après ? Certains ne naissent-ils pas heureux, et d'autres non ?

Et d'abord, qu'est-ce vraiment que le bonheur ?

[c]Et que diriez-vous si j'affirmais qu'Être heureux est impossible ?[/c]

"Une femme me racontait dans mon cabinet, en consultation, que quand elle était jeune elle rêvait de se marier. Elle pensait : «qu’est-ce que je serai heureuse quand je serai mariée».
Mais elle n’était pas vraiment heureuse, car elle souhaitait absolument avoir un enfant. Elle pensait : «qu’est-ce que je serai heureuse quand j’aurai un enfant».
Et puis ça ne suffisait toujours pas pour être heureuse. Alors, elle pensait : «peut-être que je serai plus heureuse avec trois ou quatre enfants». Lorsqu’elle a eu ses quatre enfants. C’était beaucoup de travail et peu de repos. Ce n’était pas facile. Elle n’était pas vraiment heureuse. Elle pensait alors : «peut-être que ça ira mieux quand ils seront plus grands et que j’aurai plus de temps pour moi».
Lorsqu’ils étaient plus grands, c’était d’autres soucis. Elle se disait alors : «je serais plus heureuse quand ils seront partis, car je me retrouverai avec moi-même et mon mari. J’aurai plus de temps pour moi.»
Et puis, lorsqu’ils sont partis de la maison, elle a senti un grand vide. Elle ne fut finalement pas très heureuse de cette situation. Elle avait un travail très prenant à nouveau et encore peu de temps disponible. Elle se dit alors «je serai certainement plus heureuse en retraite.»
Une fois la retraite arrivée, son mari est tombé malade.
Lorsqu’elle est venue me voir, elle avait 65 ans. Elle n’était toujours pas heureuse et regardait sa vie passée en se demandant pourquoi. Vu qu’elle avait eu à peu près tout ce qu’elle avait souhaité dans sa vie, pourquoi n’était elle pas heureuse ?" http://www.tonbonheurestla.com/bonheur-ici-et-maintenant/

Sur les gens que vous connaissez, selon vous, combien sont heureux ? Je ne demande pas combien profitent des petits plaisirs de la vie, non... Combien sont vraiment heureux ?
Quand je vois des gens courir dans la rue, être parfois triste, parfois joyeux... Je constate que tous vivent, mais qu'absolument aucune des personnes que j'ai rencontrées jusqu'ici ne dégage cette satiété profonde. Maintenant cela se base sur la présupposition que ces personnes dégageraient quelque chose de particulier. Cependant, en apprenant à les connaitre on se rend vite compte de la course au plaisir qui les animent, moi inclus. Et qui cherche le plaisir est torturé par ses désirs.

Or, les désirs ont ceci de particulier qu'ils sont ancrés dans le futur. On ne peut désirer que ce qu'on a pas encore.

«Le bonheur de demain n’existe pas.
Le bonheur c’est tout de suite ou jamais.»
René Barjavel


J'affirme que le désir est un antonyme du bonheur. Car le désir est issu d'une projection de soi au futur et qu'on ne peut pas être heureux si l'on est tourmenté par l'envie future. Or, le désir est aussi la glu qui maintient notre espèce. C'est en effet par l'envie de l'autre qu'on se marie, qu'on a des enfants, et qu'on prolonge notre espèce. C'est par nos projets qu'on assure la pérennité humaine. Dit autrement, en étant heureux comme on est maintenant, en ne désirant aucun futur, on n’aurait aucune autre raison qu'un devoir logique pour se reproduire.
J'affirme que ce "devoir logique" envers son espèce ne serait pas suffisant pour risquer de se perdre au travers de ses enfants.
J'affirme que c'est la raison pour laquelle 100% des humains et autres espèces au système nerveux complexe ont des désirs. Car l'Evolution a joué dessus, et que seules les espèces empreintes de désirs ont survécu, prolongant ainsi ce "don" à toute la population. Cette aptitude instinctive qui pousse les créatures à penser à leur futur pour se reproduire. Pourquoi le feraient-ils s'ils étaient parfaitement bien là où ils sont ? Il en va de même pour les humains.

Et puisque c'est la condition humaine que de désirer...Il faudrait donc être heureux malgré la torture qu'imposent les désirs permanents, ou bien faire disparaître ces désirs et ne plus être un Homme.

[c]Alors, peut-on quand même Être heureux malgré ses désirs ?
[/c]

«Il y a deux jours dans une année où l’on ne peut rien faire. Ils s’appellent hier et demain. Pour le moment, aujourd’hui est le jour idéal pour aimer, croire, faire et principalement vivre» – Dalaï-Lama


Le désir comme recherche du plaisir est un produit du futur, ou du passé. On peut souhaiter être hier, ou souhaiter être demain. On peut vouloir être dans quelques minutes, ou bien désirer cette superbe voiture. Quoi qu'il en soit, lorsqu'on veut quelque chose, on ne vit plus, on se projette, on perd de vue le moment présent.
Et le bonheur est un état d'esprit qu'on doit vivre au présent, car c'est le seul moment qu'on est susceptible d'Être :

«Le moment présent a un avantage sur tous les autres: il nous appartient» – Charles Caleb Colton

Maintenant, dans le présent, on peut ressentir énormément de joie, sans être heureux.
En effet, le plaisir, c'est la joie, l'ivresse que l'on ressent dans le présent. Le souci... c'est que c'est également une belle description du bonheur.
Enfaite, le bonheur pourrait être décrit comme un plaisir profond, émanant de l'âme. En comparant l'esprit à une rivière, le bonheur serait un roc solide, émergeant de l'eau, luttant contre les rapides et les tourments de la vie. Est-ce une fiction imaginaire ? Oui, mais bien réelle.
Le plaisir est une émotion. Le bonheur est un sentiment.
Le plaisir est une résultante des événements extérieurs. On peut éprouver du plaisir avec ses amis, ou sur une chaise de massage. Le bonheur, lui est un produit de l'imagination, et vient donc de l'intérieur. Lorsqu'on réalise ça, et puisque les sentiments sont plus profonds que les émotions, on peut être heureux même lorsque des émotions négatives nous parviennent.

"Le vrai bonheur ne dépend d'aucun être, d'aucun objet extérieur. Il ne dépend que de nous..." Dalaï-lama.

[c]Le bonheur dans la vie actuelle.[/c]

J'ai menti plus haut, lorsque j'ai dit n'avoir jamais vu personne véritablement heureux. Bien que je ne puisse l'affirmer, n'ayant pas un bonheur-o-mètre sous la main.
Il convient de savoir que, bien souvent, plus les gens pensent au futur et réflechissent à leur condition, moins ils vivent au présent. Et par conséquent, moins ils sont heureux.
L'inverse est vrai. J'ai rencontré quelques personnes frivoles qui se moquaient des événements et des dangers de la vie. Leur insouciance approchait la plus grande forme de bonheur que j'ai pu constater. (Cependant, ça n'a sans doute pas duré pour eux, quel avenir avaient-ils ?)
J'ai aussi vu des personnes âgées dont la mémoire flanchait à tel point qu'ils ne se souvenaient pas de m'avoir vu cinq minutes avant... C'est triste, mais eux, ils ne sont pas malheureux. Ils vivent maintenant, et n'ont pas de passé pour comparer l'état dans lequel ils sont. Enfermés dans une cage au présent, ils se contentent eux aussi de vivre.
J'ai aussi rencontré un ou deux débiles, qui par leur stupidité étaient incapables de se projeter au futur. Ils étaient vivants, et ça leur suffisait. Que sont-ils devenus maintenant ? Sans doute sont-ils exclus de la société, car ils ne peuvent rien lui apporter...

Si la débilité est un raccourci vers le bonheur, c'est bien momentané, car le bonheur peut vite devenir une cage et cette cage nous détruire.

Dans la société actuelle, on ne peut pas vivre au jour le jour. S'emprisonner dans un présent, c'est condamner son futur.

Qu'en pensez-vous... vaut-il mieux toucher du doigt le bonheur véritable et risquer d'y rester, ou bien poursuivre la tragédie de sa vie en se mêlant au reste de la population ?



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