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Jack, 17 ans, asocial, mais...


Par : Salmanzare
Genre : No-Fake, Sentimental
Statut : Terminée



Chapitre 14


Publié le 18/03/2009 à 19:13:49 par Salmanzare

Je sens encore ses lèvres sur les miennes. J'arrive plus à oublier ce contact. Je suis comme obsédé par cette vision. Justine...

Elle me hante totalement, ne me laissant aucun répit. Moins j'essaye d'y penser, plus elle me revient à l'esprit. Justine...

Édouard entre dans la chambre. Et comme à son habitude, jette son sac sur le lit du dessus. Il attrape la bouilloire et commence à faire chauffer de l'eau. Il tourne la tête et m'aperçoit.

- Eh, Jack. Tu vas bien ? Tu prends un thé ?
- Oui, je veux bien.
- Oh, t'as pas l'air d'aller. Alors ton « rencard » avec la belle Justine ?
- Mal, j'ai paniqué. Je me suis sauvé.
- Ouch. Tu vas avoir du mal à la regarder dans les yeux toi demain.
- Ce que j'adore avec toi. C'est que tu trouves toujours les mots pour me réconforter.
- Les amis c'est là pour ça.
- Sans sucre le thé.
- De toute façon il y en a plus. Je l'ai finis hier.
- Déjà ! Mais comment tu vas faire ? Toi, boire du thé sans sucre ?
- Je vais le couper avec du sirop de grenadine.
- J'ose même pas imaginer...

On éclate de rire. Puis je regarde Édouard se verser son sirop de grenadine dans le thé. Ce type m'étonnera toujours. Je commence à aller mieux. Si y avait pas Édouard, je crois que je deviendrais fou à long terme.

La soirée se passe tranquillement. Une soirée normale en fin de compte mais si je ne cesse de penser à Justine au fond de moi même. Tout finit par me ramener à ce qu'il vient de se passer quelques heures plutôt.

Mon téléphone sonne. C'est ma mère. J'hésite à décrocher. Je décroche, ça me changera les idées.

- Oui Maman ?
- Tu vas bien ?
- Oui Maman.
- On a reçu une lettre aujourd'hui du lycée.
- Oui, je suis collé. Une longue histoire avec ma prof d'anglais. Je t'expliquerais.
- D'accord mais ...
- C'est pas grave. Te prends pas la tête avec ça.
- Sinon tu vas bien ?

Si je vais bien ? Je sais pas quoi répondre. Non, on peut pas dire que ce soit le pied. Mais je vais pas raconter mes histoires sentimentales à ma mère.

- Oui, je vais bien Maman. Aujourd'hui encore je me suis éclaté.

J'échange rapidement encore quelques banalités avec ma mère puis raccroche. Faudra bien que je parvienne à lui faire comprendre qu'elle doit pas se sentir obligé d'appeler tous les soirs. Après le repas, je remonte à l'internat.

Édouard est en train d'achever son roman.

- T'avais raison. Ce roman n'a pas changé. Toujours une mort tragique à la fin. Pourtant c'est la troisième fois que je le lis.
- Et ça ne risque pas de changer.
- Eh, eh ! A toi d'écrire ta vie Jack.
- Aucun rapport.
- Tu prends la mouche.
- Peut-être.
- Allez demain on est jeudi. Bientôt la fin de semaine. On devrait faire la fête demain.
- Tu veux faire quoi ?
- Et bien, je crois que je vais tenter de rejoindre la fille qui m'a filé son numéro. Plutôt appétissante la demoiselle. Et puis j'ai quelque chose pour toi.
- Quoi donc ?
- Je suis allé en ville tout à l'heure. Et j'ai acheté ça.


Édouard ouvre son sac et m'envoie un sachet plastique. Je l'ouvre et sourit. Ça me plaît beaucoup. Dans le sac, il y quelques fumigènes et deux boules puantes. Je crois que je sais où veut en venir mon ami.

- Tu veux toujours te venger de Paul n'est ce pas ?
- Oui, toujours.
- Et bien demain on s'occupe de lui !

Je regarde Édouard. Et je me dis que cet ami est vraiment génial. Oui, on va s'amuser demain. Je vais rendre à Paul la monnaie de sa pièce. On va voir qui est le plus malin.



Le lendemain. J'ai beaucoup de mal. Quand je rentre en classe, je suis très mal à l'aise. Je n'ose pas regarder Justine depuis ce qui s'est passé. Je vais m'asseoir directement à ma place. La matinée se passe plutôt bien. Je ne me retourne pas. Paul m'envoie quelques vannes que je ne relève pas. Il ne perd rien pour attendre.

C'est à l'heure du repas que l'on décide de lancer l'offensive. Mais comme on ne trouve pas Paul, nous nous décidons à reporter l'attaque.

Une fois le ventre plein. Nous nous remettons en tenue de combat. Enfin façon de parler.

Paul est dans la classe. Nous attendons que le couloir se vide puis Édouard me regarde.

- Si on se fait prendre, c'est tendu.
- Ils n'ont jamais deviné qui avait lancé les bombes à eau.
- C'était pas la même chose. T'es prêt à assumer jusqu'au bout ? Avec toutes les emmerdes qui peuvent en découler.
- Oui, je suis prêt.
- Moi aussi alors.

Nous prenons chacun un fumigène et le lançons dans la classe. La fumée se répand très vite et force les occupants à quitter la salle. Nous nous écartons de façon à ne pas se faire voir. L'alarme incendie se déclenche.

- C'était pas prévu ça.
- T'inquiète Jack. Ça va nous être bénéfique. Enfin, j'espère...

On entre rapidement dans la classe vide. Je m'approche du sac de Paul et claque une boule puante à l'intérieur. Je jubile.
Édouard place la deuxième sur la chaise de Paul avec un morceau de scotche.

- Ça va marcher tu penses ?
- Normalement oui. Il s'assoit dessus et paf !
- Paf obligé ?
- On verra bien.

Lorsque que l'alarme cesse. Les pions nous autorisent à retourner dans les bâtiments. J'ai hâte de voir la tête de Paul !

Et ça marche. L'odeur est horrible dans la classe. Paul prend son sac et quitte la pièce. Mince ! La deuxième n'a pas servi !

Paul par contre râle pour son sac. Il a l'air vert ! Je n'ose pas m'approcher de lui pour le provoquer.

Par chance, lors du premier cours de l'après-midi. Paul ne fait pas attention et s'assoit sur sa chaise. Je remarque que son sac n'est pas avec lui. Il ne se passe rien. J'attends pendant une vingtaine de minutes.

Puis soudain l'odeur me frappe les narines. Les gens autour de Paul commence à le charrier. Je vois Justine suffoquer. Très vite l'odeur devient insoutenable. On est obligé d'évacuer la salle. Le professeur décide de faire son cours dans la parc.

Paul essaye tant bien que mal de se défendre en disant que ce n'est pas lui mais tout le monde continue de se moquer.

Il me lance alors un regard foudroyant, puis vient vers moi.

- Je sais que c'est toi ! Je sais pas comment, mais j'en suis certain.
- T'es gentil mais j'ai l'odorat sensible. Tu peux aller cent mètres plus loin.
- Tu t'en tireras pas comme ça ce soir.

Je vois Justine qui me regarde et me sens soudainement brave.

- Même pas peur. On se voit après les cours comme avant-hier. J'imagine que tu vas encore ramener tes copains.
- Fais pas le malin.

Paul s'éloigne de moi. Justine me lance un regard inquiet. Je tourne la tête. Je m'assoit de nouveau dans l'herbe et sort mon portable.

J'écris un texto rapidement et l'envoie à Édouard. « Je vais avoir besoin de toi après les cours. Paul contre attaque ! »


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