Noelfic est temporairement en accès limité.
Envie de discuter en attendant ?
Accédez au SkyChat
Note de la fic : :noel: :noel: :noel: :noel:

Révolution!


Par : Conan
Genre : Action
Statut : Terminée



Chapitre 12 : Etat d'urgence


Publié le 04/04/2011 à 00:00:06 par Conan

Vendredi 6 mars.
La nuit dernière, Ritchie et une poignée de jeunots fraichement arrivés dans nos rangs on réduit en poussière une succursale de l'American International Bank en plein Paris. Opération qui n'a nécessité que cinq kilos de C4 et qui n'a fait aucune victime. Impact médiatique : très important. Un nouvel acte horriblement violent des affreux soldats révolutionnaires. Ça, c'était le point de vue des journaux et des payeurs de l'impôt sur la fortune. L'ouvrier, le patron de PMU, le fonctionnaire où l'artisan de base ils applaudissent des deux mains.

Parallèlement à la montée de l'intensité des émeutes dans les ghettos, de plus en plus de flics, en ayant plus que ras le bol de se faire caillasser et insulter à longueur de temps pour 1 500 euros net par mois, ont décidé de franchir le pas et de nous rejoindre. Ils prennent tellement d'importance qu'une délégation policière a été formée au sein de nos cortèges. Si un jour on m'avait dit que flics et Troskyste défileraient ensemble, j'aurais arrêté l'alcool. Ces policiers font bonne figure et nous donnent un coup de main non négligeable dans le service d'ordre.

En parlant de ça, il n'aura fallu qu'une journée à nos Escadrons de Sécurité (simplement les Escadrons de la Mort à la sauce démocratique) pour remettre de l'ordre en marge des cortèges. Les chaines de télévision passent en boucle nos bérets noirs en train de filer des trempes mémorables aux racailles qui s'étaient habituées à frapper à dix contre un des étudiants sans défense. Là encore, l'effet escompté par les médias a fait un flop car la plupart des téléspectateurs saturent les lignes téléphoniques pour nous soutenir ouvertement.

En cette fin d'après-midi, j'apprends avec stupeur qu'un de nos cortèges a littéralement pris d'assaut la place de la Bastille. Des milliers de manifestants se sont rués sur le centre de la place et les policiers antiémeutes qui n'ont pas laissé faire par désabusement ont carrément rejoint la foule!

C'était trop beau pour être vrai. A peine deux heures plus tard, CRS et gendarmes mobiles ont été sévèrement rossés par leur hiérarchie et cinq brigades reprenaient le contrôle de la place à grands renforts de gaz lacrymogènes... Avant que les nôtres ne contre-attaquent.

La nuit vient de tomber, mais la ferveur ne retombe pas chez nos militants qui font du camping sauvage et qui comptent bien tenir la Bastille comme un bastion, pouce par pouce. A certains moments, on m'a même fait part de quelques groupes de policiers venus discuter et sympathiser avec nos Camarades. Ceux qui étaient pris par leurs chefs étaient blâmés et risquaient gros pour leur carrière... Ce qui n'a fait que pousser encore d'autres flics qui sont définitivement passés de l'autre coté de la barrière.

Le matin, les journaux titrent : "Prise de la Bastille version 2015". Certains canards n'hésitent pas à nager à contre-courant et à nous soutenir ouvertement. Même si ils ne sont (encore) qu'une infime minorité.
Alors que je me dégourdis les jambes, Jack arrive en courant, habillé tout en noir, une tête de mort cousue sur sa manche :
-Ça y est Conan, ça commence!
-Qu'est ce qui commence?
Il me tend une dizaine de photos.
-Regarde ce que mes gars ont photographié ce matin à seulement dix kilomètres au nord de la ville. L'armée Conan, elle vient d'être mobilisée dans le secret le plus complet. Le Président vient de prendre les pleins pouvoirs, situation de crise oblige.

J'observe minutieusement les clichés. On y voit très distinctement plusieurs dizaines de camions militaires stationnés, des Jeeps, des soldats en tenue de combat, casques lourds vissés sur la tête, emmitouflés dans leurs gilets pare-balles, tenant fermement leurs FAMAS.
-Combien d'effectifs?
-Mes gars m'ont fait état de quinze camions pleins de mecs, apparemment des bérets rouges, trois VAB avec tourelles et mitrailleuses, et des dizaines et des dizaines de jeeps.
-L'État compte bien nous mettre hors-circuit.
-Alors qu'est-ce qu'on fait?

Je pose ma main sous le menton. Ça y est. Ça va commencer. On va y glisser, doucement. La guerre civile est en marche.

-Commence à armer tes troupes. Donne les armes de seconde main aux flics et à ceux qui savent s'en servir qui sont de notre coté. Pas d'action hostile vis-à-vis des forces armées. On ne fait que défendre notre pré-carré pour l'instant.

Je me lève et enfile ma parka avant d'attacher mon ceinturon autours de ma taille et de passer mon fusil en bandoulière.
-Ça ira ton Mauser? Tu veux pas quelque chose de plus récent?
-C'est une promesse que j'ai faite. Passe devant, je te rejoins. Distribue au sein des cortèges.
-Bien.

Avant de rejoindre mon ami, je contacte Beaussant, le policier, afin de le prévenir de rejoindre définitivement nos rangs avec tous les collègues et le matériel qu'il peut dès maintenant, sans lui donner la raison de cette urgence.


Commentaires