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SorcièreS


Par : BaliBalo
Genre : Fantastique, Sentimental
Statut : C'est compliqué



Chapitre 4 : La vengeance de Draël


Publié le 29/06/2012 à 23:03:50 par BaliBalo

La nuit tombe mais les étoiles ne s’allument pas, masquées par les lourds nuages pleurant sur le bitume des rues de Rome. Et moi je marche sous le crachin, tremblante d’angoisse et de froid. J’ai peur de ce que Draël va exiger. Alors j’avance, hésitante, vers le Coniglio Grande d’Oro.

Draël est dans ma chambre, assit sur le lit, il ne réagi même pas à mon entrée. Je me défais de mon blouson trempé, ramasse quelques vêtements et vais me changer dans la petite salle de bain. J’ai froid et je suis trempée, au point que je dois essorer mes cheveux au dessus de l’évier. L’angoisse ne me quitte pas, elle augmente même à chaque instant : lorsque je fini de vêtir mon sweatshirt blanc et mon short, lorsque j’éponge mon visage trempé par la pluie, lorsque je me retourne vers la porte, lorsque je fais jouer la poignée, lorsque je passe la porte. La peur atteint son paroxysme une fois que je me retrouve face à Draël. Prenant mon courage à deux mains, je m’assois par terre bien en face de lui et ramène mes jambes contre ma poitrine. Dans un souffle pénible, j’articule :

« Alors ? »

Pour toute réponse, il me tend mon téléphone portable. Sans comprendre, je le prends et le détaille, cherchant le moindre indice. A-t-il changé quelque chose à l’appareil ? Je l’allume, cherchant un quelconque message mais rien.

« Appelle. Appelle tes frères et dis leur où tu es. »

C’est pire que ce que j’imaginais. Je lance un regard désespéré au démon mais il semble s’en délecter plus qu’il ne me prend en pitié. Mais l’échange est sans appel. Je dois contacter mes frères. Peut être… Peut être qu’ils ne répondront pas et que Draël en restera là. Son regard se fait insistant. Mais… Il m’a déjà donné l’adresse. Je n’ai plus besoin de lui. J’ai ce que je voulais. Il me suffit de fuir…

« Au fait, l’adresse que je t’ai donnée est une fausse. » intervient-il comme s’il avait lu dans mes pensées.

Résignée, je pianote sur mon téléphone, cherchant le numéro de la maison dans mon répertoire. Tremblante, j’appuie sur le bouton d’appel. Une tonalité se fait entendre, puis deux… la troisième n’a pas le temps de s’achever que quelqu’un décroche :

« Allô Magie !! Ou es-tu ? »

Je suis sonnée. C’est Hell. Je pensais avoir oublié sa voix.

« Magie ! Magie ! »

Les larmes roulent sur mes joues et vont s’écraser sur la moquette. Des larmes de nostalgie, de désespoir. Les grosses larmes que je retiens depuis des jours et des jours, ces larmes que la voix de Hell fait glisser sur mon visage. Le torrent qui jailli de mes yeux et ne fait pas frissonner Draël. L’image pathétique d’une déracinée le fait rire. Oui, il rit dans sa cruauté extrême, il se moque de moi.

« Magie, répond si tu es là ! » poursuit Hell

Je distingue d’autres voix qui le rejoignent, des bruits de pas précipités. Quelqu’un prend le combiné.

« Magie c’est Luce ! Tu vas bien ?! Répond Magie ! »

J’en suis incapable, réduite à sangloter dans le téléphone. Enfin, une troisième voix se fait entendre :

« Magie ? Magie ? (il s’adresse à Luce) Elle pleure… (puis il reprend à mon intention) Magie, arrête de pleurer, ne pleure pas tu entends ? On va venir te chercher, où es-tu ?

Mon sang ne fait qu’un tour :

- Non ! Non ne venez pas ! Alex… Ne viens pas. Je ne veux pas te voir tu comprends ?

Chaque mot est une torture pour moi. C’est si dur d’expliciter ce qu’on pense par des mots. Alors je préfère lui dire que c’est de sa faute. Peut être qu’avec ça il ne viendra pas.

- Dis-lui où tu es… me susurre Draël dans l’oreille
- Qui est avec toi Magie ? Qui est ce mec ? reprend Alex paniqué
- Ca ne te regarde pas ! Je suis… en Italie. Au-au Coniglio. Mais ne viens pas, je ne veux plus te voir, plus te voir. Plus jamais. Je te déteste. »

Je parviens enfin à raccrocher. Sans m’en rendre compte j’ai cessé de pleurer. Je jette un regard de défi à Draël. Il a l’air satisfait cette ordure. Il me tend un papier, avec la véritable adresse cette fois. Je le prends, achevant l’échange et signant la fin de ma collaboration avec Draël. Je me relève et commence à rassembler mes affaires. Mais Draël n’a pas bougé, il n’a pas disparu non plus. Il reste là, assis sur le lit, m’observant, l’air moqueur. Je m’arrête et le toise :

« Que fais-tu encore ici ?
- J’ai envie de rester.
- Que… Mais qu’est-ce que tu racontes ?
- Tu es… intrigante. Je me demande ce que tu vas faire. Instruire une autre sorcière relève de l’anomalie. Je me dois de te surveiller.
- Soit. Mais tant que tu es là : aide moi un peu !
- Bof… J’ai pas trop l’envie. Je trouve ça bien plus intéressant de te regarder faire. »

Monstre.
Je dois fuir.


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